À paraître (janvier 2022) – Classes populaires et usages de l’informatique connectée. Des inégalités sociales-numériques
Cet ouvrage questionne les usages sociaux de l’informatique connectée à l’aune d’intérêts de connaissance prêtant attention aux classes populaires et aux inégalités sociales. Si cette jonction recouvre, grosso modo, ce que la littérature en sciences sociales identifie comme relevant de la « fracture numérique », l’approche ici mobilisée se détourne néanmoins des problématiques communément déployées dans la littérature dédiée. Critique et dispositionnaliste, elle fait sienne l’idée de logiques d’action qui empruntent à la fois aux propriétés sociales des acteurs et des contextes. À cet aune, les usages des TNIC tiennent à des compétences pratiques, ainsi qu’à des inclinations à agir, croire, penser, sentir, etc., qui dans le cours de l’action vont à la rencontre de la matérialité de l’informatique connectée qui est également sociale. Les TNIC équipent les existences populaires, leur donnent des moyens, mais elles peuvent aussi, par leur omniprésence, devenir des cadres dispositionnels et participer au maintien, au renforcement ou à l’infléchissement des parcours biographiques. Depuis ce cadre général sont discutés différents aspects des « inégalités sociales-numériques » (e-exclusion, illectronisme, abandonnisme, inégalités algorithmiques, etc.) qui sont mis en regard des situations et des positions sociales de ceux qui les subissent. Cette pérégrination dans les pratiques populaires de l’informatique connectée permet également d’ouvrir un ensemble de réflexions connexes portant sur la notion de capital numérique, les processus de dématérialisation des services publics, ou encore, la place des émotions dans les mobilisations en ligne des Gilets jaunes.
Introduction – « Fracture numérique » et inégalités sociales
Technical access
Social accesset dispositionnalisme
Quelques précisions sur l’approche dispositionnaliste
Chapitre 1 – Inégalités et justice sociales
De la justice sociale
Inégalités sociales
Des inégalités cumulatives
Des inégalités sociales-numériques
Chapitre 2 – Classes sociales, classes populaires et premiers de la classe
Classes sociales et classe ouvrière
De la classe ouvrière aux classes populaires
Des classes populaires fractionnées
Premiers de la classe et mondialisation
Rapports sociaux de classe et usages du numérique
Chapitre 3 – De l’idéologie du numérique
La panacée numérique
Milliardaires et investissements d’impact social
Start-up Nation, ruissellement et République numérique
Capitalisme cognitif et travail numérique
Chapitre 4 – E-exclusion, capital numérique & illectronisme
Exclusion/inclusion numérique
Médiation numérique et travail social
Du capital numérique
Illectronisme et digital literacy
Fake newset confusionnisme
Chapitre 5 – « Non-usage » et dématérialisation
De quelques limites de la littérature dédiée
« Non-usage » et reconnaissance
Faibles utilisateurs et abandonnistes
Une déprise du mythe numérique
Grande précarité et numérique
Non-recours aux droits et dématérialisation de l’administration
Chapitre 6 – Usages populaires et niveau de diplôme
S’équiper pour se cultiver
Des pratiques genrées
Sociabilités (culturelles) numériques
Hétérogénéité des usages
Chapitre 7 – Surveillance, réseaux sociaux numériques et privacy
Contrôle social et inégalités algorithmiques
Exposition de soi, privacyet réseaux sociaux numériques
Se préserver, s’exposer et regarder : une affaire de « compétences »
Débordements numériques
Chapitre 8 – Gilets jaunes et usages d’Internet
Des Gilets jaunes
Expressions citoyennes autonomes
Médias et émotions
Communautés, identités et appartenance de classe
Conclusion
Bibliographie