Journée d’étude — Territoires en lutte/Luttes de territoire – Université Paris 8 – 22 mars 2019

De nombreux signes tendent à prouver que la période que nous vivons actuellement ouvre une époque de crise politique au sein de laquelle le niveau d’affrontement social tend à s’élever. Ce déploiement de la conflictualité sociale va de pair avec l’expérimentation de nouvelles modalités pratiques de l’agir en commun et l’articulation de plusieurs types d’expériences et de subjectivités, lesquelles ne sont pas sans lien avec les territoires (locaux, nationaux, culturels, de vie, de travail, etc.) où ces luttes se déploient et dont ils peuvent aussi être les adjuvants. Toutes sortes d’espace peuvent ainsi (sup)porter des conflits politiques, lesquels marquent diversement, selon leur(s) objet(s), leur intensité, leur durée, etc., les territoires sur et depuis lesquels ils se déploient. On lutte, en effet, toujours depuis, dans et même éventuellement pour des espaces/lieux sociogéographiques particuliers. Les communs oppositionnels qui portent (naissent de) l’action collective se nourrissent d’expériences critiques territorialisées et les cultures de résistance qui en découlent adviennent « dans une proximité et dans un paysage ».

L’objectif de cette journée d’étude, à l’initiative du Centre de recherche interuniversitaire Expérience, Ressources culturelles, Éducation (EXPERICE), est de donner voix à de jeunes chercheur.e.s dont les travaux mettent en lien (depuis diverses approches disciplinaires et différentes perspectives théoriques), ancrages territoriaux et politiques du conflit : de quel(s) territoire(s) la lutte sociale est-elle l’expression ? De quel(s) conflit(s), le territoire est-il le contexte et le précipité ? Quelles dialectiques entre luttes politiques « from below » et production des territoires ? Cette focale « topolitique » vise donc à prendre au sérieux, dans le même mouvement, territorialisation des agirs politiques et politisation des espaces, quels que soient les « lieux » de conflit envisagés : des luttes de libération nationale à celles pour la liberté d’expression dans le cyberespace, en passant par les combats contre les grands projets inutiles, les expropriations, les exclusions, etc.

9h        Accueil 

9h15    Introduction ______________________

Fabien GRANJON (Experice – P8)

Je vous propose que l’on ouvre maintenant notre journée d’étude dédiée au thème « Territoires en lutte/Luttes de territoire » ; journée d’étude qui se déroule sous la double égide de l’école doctorale Sciences sociales et du laboratoire Experice de Paris 8, mais aussi sous les auspices de l’interdisciplinarité, de l’ouverture interuniversitaire et bien évidemment de la bienveillance critique.

J’aimerais commencer par remercier Mireille Morvan qui comme à son habitude a fait en sorte d’assurer la logistique nécessaire à ce type d’événement et de nous choyer avec quelques douceurs que je vous invite à goûter ; je souhaiterais également remercier Alphonse Yaphi-Diahou avec lequel j’ai toujours plaisir à collaborer et dont l’enthousiasme est un véritable antidote à la sinistrose académique.

Nous allons donc passer la journée ensemble à arpenter des régions de la connaissance qui croisent de manière à chaque fois singulière des intérêts pour des modalités pratiques de l’agir en commun en lien avec des territoires locaux, nationaux, culturels, de vie, de travail, etc., qui sont aussi des milieux où s’ancrent des formes de conflictualité sociale variées. 

Toutes sortes d’espace peuvent en effet porter des conflits sociaux, culturels, politiques, lesquels marquent diversement, selon leur(s) objet(s), leur intensité, leur durée, les territoires sur et depuis lesquels ils se déploient. On lutte ainsi toujours depuis, dans et même éventuellementpourdes espaces et/ou des lieux sociogéographiques particuliers. Les communs oppositionnels qui naissent et portant des actions collectives se nourrissent d’expériences critiques territorialisées et les cultures de résistance qui en découlent adviennent « dans une proximité et dans un paysage ».

L’objectif de cette journée d’étude est de donner voix à de jeunes chercheur.e.s dont les travaux, depuis diverses approches disciplinaires et différentes perspectives théoriques mettent donc en lien ancrages territoriaux et politiques du conflit et posent un certain nombre de questions : de quel(s) territoire(s) la lutte sociale est-elle l’expression ? De quel(s) conflit(s), le territoire est-il le contexte et le précipité ? Quelles dialectiques entre luttes politiques et production des territoires ? 

On pourrait ainsi qualifier la focale de la journée de « topolitique », vocable qui nous invite par cette concaténation sémantique à prendre au sérieux, dans le même mouvement, territorialisation des agirs politiques et politisation des espaces, quels que soient les « lieux » de conflit envisagés.

Aussi allons-nous, lors de cette journée, aborder des sujets fort variés. Ce matin il est prévu que 4 interventions nous soient livrées, si l’on compte parmi elles les prolégomènes qu’Alphonse se propose de partager avec nous, dont l’un des fils rouges tient à l’évidence à la dialectique entre l’international et d’autres dimensions territoriales allant de l’hyper-local au national et depuis des objets variés : résistance aux agendas internationaux, guerres, guerres commerciales, foyer de travailleurs migrants.

Cet après-midi, nous aborderons à la fois la question de la culture comme objet et lieu de dynamiques oppositionnelles et celle de la débrouille et du bricolage comme pratiques de résistance et ce, depuis des réalités territoriales encore une fois très diverses puisque nous voyagerons des mondes ruraux aux espace urbains, en passant par différents continents. 

Pour cette seconde partie de la journée, il était également prévu 4 interventions qui finalement se réduiront à trois puisqu’il me semble que Guillaume GUGLIELMI qui devait initialement intervenir sur « Mobilisations sociales et processus artistiques à Dakar » ne pourra finalement être parmi nous.

Formellement, nous vous proposons de laisser une large place aux interventions – chaque intervenant-e dispose d’une demi-heure pour présenter son travail –, à la suite des interventions nous ferons une pause d’un quart d’heure, puis nous reviendrons à l’établi pour une heure de discussion où la parole sera donnée à la salle afin de faire tourner la parole et qu’un dialogue puisse se tenir entre les intervenant.e.s et le public, lequel nous fera part de ses commentaires et questions.

Nous ferons une pause déjeuner aux alentours de 12h45 pour reprendre à 14h15. Les modalités pratiques de l’après-midi seront les mêmes que celles de la matinée, ce qui nous amènera vraisemblablement à nous quitter, heureux et heureuses, aux alentours de 17h.

Voilà pour ce qui est du programme et de son formalisme. 

Avant de rentrer dans le vif du sujet je me permets d’ajouter encore deux petites choses : d’une part que la journée est enregistrée et les fichiers issus de ces enregistrements seront mis en ligne. D’autre part, je voudrais préciser que cette journée d’étude est le premier jalon d’un dispositif plus large qui comprend notamment des projets éditoriaux : un n° de revue sur le thème des Topolitiques culturelles, mais aussi une série de trois ouvrages dont le nom de code provisoire est Terristance pour « Territoires en lutte, expériences alternatives et cultures de résistance », projet qui sera selon toute vraisemblance publié aux éditions du commun à partir de septembre 2020. Aussi, si vous êtes intéressé.e.s par la thématique et le projet, vous pouvez venir me voir lors des pauses afin que je vous en dise éventuellement un peu plus.

Voilà… je ne pense pas avoir oublié quoi que ce soit… Alphonse va donc nous faire le plaisir d’introduire à son tour et à sa manière la journée, puis animer la séquence matinale, et je ferai de même pour celle de cet après-midi…

9h30     Diversité des formes de résistance aux agendas internationaux  

Alphonse YAPI-DIAHOU (Ladyss – P8)

10h      Le « territoire en lutte » au prisme du droit international  

Edith VANSPRANGHE (FdD – P8)

10h30   Luttes de territoire et guerres commerciales

Julien MAYA-PEREZ (FdD – P8)

11h   Foyers de travailleurs migrants :  des résidences en lutte

Laura GUÉRIN (Lavue – P8)

11h30      Pause _________________________

11h45   Discussion (animation Alphonse YAPI-DIAHOU/Ladyss – P8)

12h45  Déjeuner _________________________

14h15      Territoires ruraux et combats culturels

Diane CAMUS (Passages – Brdx 3)

14h45 Mobilisations sociales et processus artistiques à Dakar

Guillaume GUGLIELMI (Lavue – P8)

15h15   Cuba : territoire de contestation technique

Natalia CALDERON BELTRAN (Experice – P8)

15h45      Territoires de survie : biffins, récupérateurs et paysans sans terre

Clarissa FIGUEIRA (Etsup – Cergy)

16h15      Pause_________________________

16h30   Discussion (animation Fabien GRANJON/Experice – P8)