Projet de recherche – Désurveillance et disparitions volontaires – Draft
Ce projet de recherche vise à enquêter sur les dynamiques de (dé)surveillance triplement cadrés par les phénomènes d’urbanisation généralisée, d’hyperspatialité et de numérisation, c’est-à-dire par une transformation des formes de vie spatiales touchant à aux ancrages, aux mobilités et aux communications, ainsi qu’à la maximisation des capacités de contact et de connexion ouvertes par le numérique (Lussault, 2020). La concaténation de ces trois phénomènes fait dire à certains que la ville se serait muée en un hyper-lieu (Lussault, 2017) télescopant les espaces-temps (proches-lointains/immédiats-décalés), à d’autres, qu’elle muterait en smart city (Courmont, 2022) censément intelligente, innovante, inclusive, participative, etc., tandis que d’autres encore insistent sur son devenir tendanciellement sécuritaire (Tokumistu-Partiot, 2021; Tironi, Valderrama Barragan, 2016), organisant une disciplinarisation douce (soft control) des espaces urbains par inclusion et de « petits » rappels à l’ordre continus (Cohen, 1985).
Surveillances
Ces évolutions conduisent à un accroissement des opérations de surveillance, notamment du fait de l’usage étendu de technologies numériques d’information et de communication (TNIC) branchées sur les flux urbains publics et privés toujours plus nombreux, et interfacés à des dispositifs de prélèvement et d’analyse de données (capteurs, caméras, cartes, lecteurs de plaque, drones, biométrie, etc.). Les sujets urbains contemporains sont de plus en plus multi-localisés, multi-appartenants et multi-connectés ; dynamiques engendrant des proximités et des cohabitations plus ou moins compatibles en termes de valeurs, de normes, de pratiques, etc. La multiplication de ces opportunités affinitaires et, en même temps, de situations frictionnelles mène à une relative déstabilisation des appuis de la vie urbaine, laquelle semble devoir davantage échapper aux repères les mieux établis de l’existence commune dans la ville.
Pour le dire en d’autres termes, la conjugaison de l’urbanisation généralisée, de l’hyperspatialité et de la numérisation redessine les tenants et les aboutissants du contrôle social urbain (Carrier, 2006). D’une part, elle révise les relations sociales cadrant les manières d’être ensemble et conduisant à une certaine cohésion sociale et, d’autre part, elle redéfinit les modalités de maintien de l’ordre social et de punition de celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, dérogent ou visent à déroger à cet ordre social (Cohen, 1985). La sécurité urbaine est par exemple un marché en pleine expansion et les communes sont toujours plus nombreuses à s’équiper en coûteux dispositifs de vidéosurveillance (autrement nommée « vidéoprotection ») censés permettre une baisse de la délinquance — ce qui, à ce jour, est loin d’être démontré. Mais ce sont aussi des habitants qui s’équipent et organisent parfois même des réseaux communs de surveillance de leur voisinage, supposé notamment renforcer le lien communautaire (Bennett et al., 2006). Destiné à sécuriser les environs domiciliaires contre de prétendus individus malintentionnés, étrangers au quartier, le neighborhood watching conduit également à surveiller nombre de personnes présentes dans le quartier (promeneurs, artisans, etc.), dont ses propres voisins (Demichel-Basnier, 2025). Au motif de la lutte contre la criminalité de proximité se développent donc des dispositifs de surveillance partagés qui facilitent, par un usage intégré au quotidien, la mise en disposition de penchants au « gardiennage » chez les citoyens les plus ordinaires et en viennent même à devenir une motivation quant à l’entretien des sociabilités entre voisins (Tokumistu-Partiot, 2021 ; Kurwa, 2019). Les travaux conduits sur ces phénomènes montrent à tout le moins leur ambivalence. Censés combattre le sentiment d’insécurité, ils distillent pourtant, la plupart du temps, une peur diffuse, poussent à une appréhension des espaces publics comme lieux privés et incitent à envisager la différence, l’imprévu, voire l’anodin (un paquet, un sac, un véhicule stationné, etc.) comme de potentiels dangers (Larsson, 2016). Aussi sommes-nous enjoints à être « attentifs ensemble » dans les lieux publics. De plus en plus de municipalités affichent une signalétique « voisins vigilants », à des fins de prévention « de la délinquance et des cambriolages[1] » : la solidarité entre habitants revêt ici la forme d’une veillance des propriétés d’autrui, explicitement encouragée et à des fins de réassurance. Pour autant, ces « gardiennages » peuvent également servir à enclencher des débats, ouvrir à une réflexivité collective et raviver des formes démocratiques par le bas (Purenne, Palierse, 2016).
La numérisation accrue des diverses sphères de l’existence a donné un souffle considérable aux logiques de surveillance (Andrejevic, 2012). Plus diversifiée, plus précise, plus systématique ou encore plus automatique, la surveillance numérique a été propulsée par les Big Data, les algorithmes prédictifs et l’intelligence artificielle, mais aussi par tout un ensemble de dispositifs de collecte de données accompagnant le déploiement de l’informatique connectée (cookies, puces RFID, GPS, APIs, etc.). Ce que cette surveillance numérique banalise, c’est la possibilité d’être surveillé, mais c’est aussi celle de devenir, à son tour, surveillant, de se transformer en Argos Panoptès et de pouvoir suivre, de plus en plus près, la vie des autres, celle de ses pairs (Young, 2009). Malgré l’extension du domaine du contrôle social, il est des individus qui arrivent à entrer (et parfois à rester) en clandestinité concernant tout ou partie de leur existence, à se soustraire à la surveillance et à « disparaître […] des cartes de la modernité » (Mauger, 2025 : 32).
Désurveillances
Nous appelons « désurveillances », les pratiques qui consistent à se préserver et/ou à déjouer les actions potentielles et/ou effectives de surveillance, de sousveillance ou d’interveillance (Aïm, 2020) conduites, à l’égard d’un individu ou d’un collectif d’individus. La désurveillance implique des épiés et des épiants virtuels ou avérés, les premiers opérant de diverses manières pour ne pas se laisser documenter par les seconds. Au centre de ce jeu dialectique, il est des raisons qui justifient les tentatives de voilement des uns et de dévoilement des autres, passant par des luttes visant à invisibiliser/visibiliser, cacher/révéler des identités et des pratiques susceptibles de déboucher sur des conséquences négatives de nature variée (embarras, empêchements, divorces, sanctions, condamnations, etc.) pour celui, celle ou ceux (épiés) dont les identités et les actes deviennent connus d’individus, de collectifs ou d’institutions (épiants) dont ils ne souhaitaient pas qu’ils en aient connaissance.
Les pratiques de désurveillance supposent un cadre d’action qui compose avec différents appuis conventionnels (Dodier, 1993) partagés par les acteurs qui y prennent part. En premier lieu une suspicion : du côté des épiés, suspecter que des autruis (potentiels ou avérés) cherchent à connaître les détails de qui ils sont et/ou ce qu’ils font ; du côté des épiants, suspecter qu’ils auraient intérêt à connaître/divulguer certains éléments d’information que l’on cherche à (leur) cacher. En deuxième lieu, le « jeu » de la (dé) surveillance suppose qu’il y ait pour les épiés un risque (potentiel) et pour les épiant un enjeu (potentiel) à être mis/mettre à nu. Il est un jeu qui s’ancre dans une adversité autour de dynamiques de (dé) voilement dont certaines conséquences sont prévisibles et que les épiés souhaitent éviter, notamment parce que ces issues rendraient éventuellement (plus) difficile, voire impossible la perpétuation de ce qui est volontairement caché (ou simplement « hors de vue »), qui peut relever, par exemple, de routines d’existence communes ou « alternatives ». La désurveillance est donc, sous cet aspect, une tentative d’amoindrissement de la prise de risque (expériencée ou perçue). Enfin, certaines logiques de désurveillance conjecturent l’existence d’un secret qu’il s’agit de préserver ou, a contrario, de révéler. Nous appelons « clandestinité[2] intégrale » les situations dans lesquelles le secret n’est connu que de celles et ceux qui en sont les acteurs et désignons par le syntagme « clandestinité partielle », celles où le secret est maintenu dans un périmètre décidé par le(s) (potentiel.le.s) surveillé.e(s). La connaissance du secret par des tiers extérieurs à ce périmètre révèle des situations de « clandestinité faillie » et quand celui-ci devient connu de sujets auxquels il devait rester absolument interdit, nous parlons de « clandestinité révélée ». Le secret dessinent des périmètres mouvants et des seuils informels entre celles et ceux qui savent et celles et ceux qui ignorent, méconnaissent et/ou cherchent à savoir.
La conjugaison de ces éléments inscrit au cœur des principes de désurveillance la question de la vérité qui met en jeu deux volontés, celle de cacher et celle de savoir (d’enquêter), dans une bataille du faux et du vrai que se livrent les protagonistes (des jeux de vérité – Foucault, 1984) qui révèle leurs rapports à ce qui est présenté et/ou acquis pour vrai et dessine leurs valeurs s’agissant des « procédures de manifestation du vrai » (Foucault, 2012 : 91). Par ailleurs, détenir un secret c’est toujours avoir un certain pouvoir d’agir, celui de s’octroyer une marge de manœuvre : celle de ne pas le révéler, de taire le secret afin de maintenir ce qu’il permet de faire dans les conditions de celle, de celui ou de ceux qui le détiennent, c’est-à-dire, d’abord, sans que d’autres en aient connaissance.
La question des moyens de la désurveillance s’avère ici centrale. Pour se préserver et/ou déjouer la surveillance potentielle ou avérée et maintenir un certain régime de rétention, il faut se donner des moyens de contrôle qui passent par une discipline d’action (dissimulation) visant à limiter défensivement la production de traces pouvant attester ce que l’on cherche à cacher (invisibiliser, falsifier, cloisonner), mais qui tiennent également à un brouillage offensif de la surveillance, c’est-à-dire à un amenuisement de son efficacité. Cette fragilisation de la surveillance passe, d’une part, par des opérations de simulation (se couvrir, travestir, mentir) et, d’autre part, par des actions visant à affaiblir/empêcher les moyens de la surveillance (blocage). Le répertoire de la désurveillance (sa morphologie) se déploie donc sur un empan allant de la discrétion (affaiblir le repérage, ne pas donner signe) à la neutralisation (retirer des capacités). Les moyens de désurveillance mobilisent des compétences, des dispositions, des discours, des pratiques et éventuellement des technologies cherchant à faire échec à la surveillance.
Les configurations de désurveillance tiennent évidemment à ce qui est caché, à qui cache, à qui surveille, aux rapports qu’entretiennent épiés et épiants, aux moyens qu’ils emploient.
Problématique
Les clandestinités intégrale ou partielle sont des figures de la désurveillance. Elles posent un geste de sécession avec un état d’observabilité constante. Les surveillés, assujettis par leur visibilité, cherchent à devenir plus ou moins invisibles et à recouvrer, par ce retrait des milieux surveillés, des marges d’autonomie et d’action permettant des déclinaisons alternatives de soi. Pour ce faire, ils régulent leurs conduites, mettent en place des pratiques et éventuellement des dispositifs sociotechniques pour prévenir ou déjouer les opérations de surveillance dont ils sont, pensent être ou pourraient être l’objet. La désurveillance est une opération de dégagement de certaines formes de contrôle social qui sont identifiées, perçues ou expériencées comme ayant ou pouvant avoir des conséquences négatives. Elle suppose donc, d’une part, un différend vis-à-vis de valeurs, de normes, de points de vue, de règles, etc. qui s’imposent aux surveillé.e.s et, d’autre part, des actions concrètes qui portent moins sur le fait de modifier ces cadres que d’empêcher que le différend soient repéré et pris en charge par les entités (individus, collectifs institutions) susceptibles d’en exiger la résolution à leur avantage. La désurveillance se présente donc comme un acte de rupture (une décohésion) avec un certain ordre social organisant l’ob-scène (González Fuster et al., 2015) et un acte de prévention consistant à se rendre absent à l’orthopédie sociale (pénalités). Se désurveiller revient à pouvoir se cacher, se retirer, « s’évaporer », disparaître partiellement ou intégralement et, par là même, tenter de se défaire de l’emprise des normes sociales et des vérifications de conformité, en quelque sorte, par évasion ou rébellion (Merton, 1965).
La désurveillance sera ici saisie dans sa forme la plus radicale, à savoir les disparitions volontaires, lesquelles se caractérisent par la volonté d’un retrait total et systématique des sphères jusqu’alors fréquentées et le désir d’être désurveillé par les individus, organisations et institutions avec lesquels celles et ceux que nous appellerons les « furtifs » étaient jusqu’à présent en lien. Paradoxalement, si, comme nous l’avons mentionné supra, les phénomènes d’urbanisation généralisée, d’hyperspatialité et de numérisation participent largement au déploiement des surveillances et de la culture qui l’accompagne, ils ont aussi rendu les désurveillances nettement plus aisées à envisager et à concrétiser. La littérature scientifique du domaine (assez peu développée[3] — Tokumistu-Partiot, 2021 ; Morewitz, Colls, 2018 ; Greene, Alys, 2018 ; Congram, 2016) et les enquêtes journalistiques menées sur ce thème (nettement plus nombreuses) s’intéressent quasi exclusivement aux causes poussant les furtifs à décider de ne plus participer aux environnements qui étaient jusqu’alors les leurs (burn out, échecs sentimentaux, maltraitance, dettes, déshonneur, etc. – e.g. Kiepal et al., 2012). Si elles s’intéressent aux acteurs, aux pratiques et aux techniques permettant de repérer les furtifs, elle ne prêtent guère attention à la manière dont, pratiquement, ceux-ci organisent leur retrait du monde. En revanche, elles documentent systématiquement le fait que la plupart des furtifs ne cherchent pas à se retirer en des lieux isolés, mais, a contrario, à profiter des environnements urbains foisonnants afin de passer inaperçus.
Outre la morphologie de la désurveillance (comment opère-t-elle concrètement ? À partir de quels appuis sociaux et sociotechniques ?), nous nous intéresserons plus particulièrement aux carrières (Becker, 1985) des désurveillé.e.s avant et, surtout, après cette bifurcation biographique[4] (Bidart, 2006) majeure que constitue leur disparition. Nous appréhendons la désurveillance comme le moyen de la rupture avec les tâches conventionnelles de développement personnels qui étaient attendues d’eux/elles, mais également comme ce qui ouvre, par basculement, à l’entrée dans une carrière singulière de « déviance ». La désurveillance se présente en quelque sorte comme la condition de possibilité d’une alternation (Berger, Luckman, 1986) qui impose l’adoption de lignes de conduite inédites et à la reconfiguration/variation de leurs répertoires dispositionnels et à la recomposition des identités personnelles (Lahire, 1998) en-deçà des « radars » ordinaires. La disparition est assurément un turning point (Abbott, 2001) qui engage pleinement celui ou celle qui s’y livre volontairement. Pour que sa disparition puisse durer, voire devenir irréversible, le disparu doit se montrer agile dans la reconversion de capital et de compétences (i.e. de la recomposition de soi), déployer des stratégies et faire des choix (plus ou moins rationnels – Hareven, Masaoka, 1988) dont la désurveillance est assurément l’un des leitmotiv qui assure pratiquement la cohérence et la continuité de la condition de furtif.
Terrains
Il s’agira donc de saisir les manières dont se conduisent les carrières de furtifs (entrée, maintien, sortie en clandestinité) et dont s’organise concrètement leur clandestinité ainsi que les pratiques de désurveillance qui sont censées en assurer la possibilité et la pérennité. Pour ce faire, nous mènerons une enquête qualitative reposant sur des entretiens semi-directifs conduits auprès de différentes catégories d’individus et d’institutions, en France et au Japon, pays particulièrement touché par le phénomène dit des « évaporés » (jōhatsu – Mauger, Remael, 2014 – on y estime à 100 000, le nombre de disparitions volontaires par an au Japon, 16 000 en France). Cette possibilité de comparaison des terrains effectués au sein de sociétés fortement contrastées ouvre à des modalités d’objectivation permettant d’envisager les éventuels points de convergence et de divergence des faits considérés (e.g. de les rapporter aux structures sociales et valoratives – judiciaires, législatives, familiales, professionnelles, etc. – qui les cadrent) et de « révéler, par des rapprochements effectués sous un rapport particulier, les propriétés que les définitions socialement constituées tendent au contraire à dissimuler » (Darmon, 2008 : 163). La dynamique comparative passera également par la mise en série des différents cas non-équivalents et pourra, par là même, révéler, traits communs et singularités qui n’auraient pu être mis en lumière autrement.
La première année permettra de conduire un ensemble d’entretiens auprès des individus qui cherchent à retrouver les disparu.e.s (experts par profession) : policiers, gendarmes et enquêteurs privés seront sollicités, ainsi que des associations particulièrement impliquées dans l’aide à la recherche de disparu.e.s (ARPD, MANU et ANTRED en France ; The Missing Persons Search Support Association of Japan, Tokyo Spring Homeless Patrol et les charités chrétiennes au Japon). Sociologues et journalistes ayant enquêté sur le phénomène seront également entretenus. Une attention particulière sera aussi portée aux dispositifs en ligne dédiés (APREAD, Disparu.org, personnesdisparues.com, etc.). Une mission au Japon sera organisée au printemps 2026 pour mener une enquête de terrain à Tokyo (quartier de Sanya) et à Osaka (quartier de Kamagasaki), réputés pour être des points de chute prisés des « évaporés ». La seconde année sera entièrement dédiée à une enquête par récits de vie et de pratiques (Bertaux, 2016) auprès de (ex-)furtifs, de leurs proches et de celles et ceux qui les ont aidés, d’une manière ou d’une autre, à disparaître (experts par appartenance). Au Japon, les entreprises organisant les disparitions (dites « déménageurs de nuit » — yonige-ya) seront notamment enquêtées.
Bibliographie
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[1] https://www.voisinsvigilants.org.
[2] La clandestinité suppose l’existence d’un secret particulier dont on sait qu’il n’est pas défendu par une certaine morale et/ou par la loi. La clandestinité est donc liée au « répréhensible » au « condamnable » et donc au fait de déroger (à tout le moins potentiellement) à certaines normes ou valeurs.
[3] Il existe en revanche de très nombreux tutoriels en ligne qui expliquent pour quelles raisons et comment disparaître. Ces « tutos » se déclinent dans des styles d’énonciation allant du développement personnel au survivalisme. Des manuels aux titres évocateurs existent également : The Complete Manual of Disappearance ; How to Disappear and Start a New Life: How to Get a Complete New Identity Legally, How to Delete Yourself From The Internet; How to Disappear and Never Be Found: The Ultimate Guide to Privacy, Security, and Freedom, etc.
[4] Claire Bidart définit une bifurcation comme « l’apparition d’une crise ouvrant un carrefour biographique imprévisible dont les voies sont elles aussi au départ imprévues – même si elles vont rapidement se limiter à quelques alternatives –, au sein desquelles sera choisie une issue qui induit un changement important d’orientation. Rien n’aurait laissé penser que telle personne puisse modifier ainsi son parcours… avant cet épisode-l » (2006 : 32).
















































